Amon
Devenu dieu d’empire au Nouvel Empire, rien ne prédestinait pourtant Amon à une si haute fonction. Une des premières traces que l’on retrouve de la mention de ce dieu se trouve dans les Textes des Pyramides qui remontent à l’Ancien Empire. Il y est cité tout seul ou en compagnie de sa compagne Amonet. Mais s’agit-il de notre dieu Amon, rien ne permet encore de le préciser. Pendant la Première Période Intermédiaire, un temple lui fut consacré. Au tout début du Moyen Empire, on lui préférait encore le dieu Montou que les rois de la XIème dynastie avaient honoré au point d’inclure dans leur nom celui du dieu. Plusieurs s’appelèrent ainsi Montouhotep, Montou est satisfait. Puis, à la XIIème dynastie, sous l’impulsion des Amenemhat, Amon fut propulsé sur le devant de la scène religieuse. Son culte se développa rapidement et le clergé de Thèbes mit en place les fondements d’une théologie en rapport avec le nouveau dieu incontesté du panthéon égyptien, Amon.
Pourtant l’origine d’Amon est mystérieuse. Pour certains, il serait l’un des huit dieux de l’Ogroade ayant pour compagne Amonet et il ferait donc partie des toutes premières divinités à surgir du Noun à l’aube de la création. Cette appartenance se réfère à la cosmogonie d’Hermopolis qui serait donc la patrie d’Amon. Certains égyptologues pensent qu’il ne faut pas voir dans cette divinité le dieu Amon qui nous intéresse. Cependant, une fois bien implanté à Thèbes, le clergé thébain s’occupa d’établir un savant mélange dont les éléments furent issus des théologies héliopolitaine, memphite et hermopolitaine. Pour d’autres, il serait le dieu du vent, de l’air et des bateliers.
Représentations :
Cette dernière fonction du dieu Amon, dieu du ciel, pourrait expliquer l’origine de sa couleur bleue. En effet, Amon apparaît souvent avec la peau bleue, la couleur de la pierre précieuse, le lapis-lazuli, couleur considérée comme la chair des dieux.
Il apparaît aussi comme un homme, debout ou assis sur un trône, tenant le sceptre et l’ankh, attributs du pouvoir et de la vie. Il est coiffé d’une couronne d’où émergent deux hautes plumes symétriques de faucon divisées en sept segments. Ces plumes symbolisent alors le caractère solaire du dieu. Associé au grand dieu d’Héliopolis, Rê, il devint Amon-Rê, adoptant les caractères solaires de l’astre divin.
Sous sa représentation ithyphallique, il est associé à Min devenant Amon-Min, dieu de la fécondité et dieu créateur.
Sous son aspect guerrier, Amon est souvent représenté foulant aux pieds les ennemis de l’Egypte.
Amon, dont le nom signifie le Caché, tire de cette expression le caractère même de sa personnalité. Sa véritable nature échappe à l’entendement, il est l’esprit qui plane sur les eaux originelles, sa nature reste mystérieuse. Cela ne l’empêche pas de devenir une divinité extrêmement populaire accessible à tous les gens du peuple.
Au fil de son ascension, le pouvoir d’Amon va sortir de son domaine purement religieux et l’on va assister à une montée en puissance du clergé thébain dans les sphères politiques et Pharaon aura bien du mal à récupérer son autorité sur le clergé amonien. Voir Histoire
Lieux de culte :
Bien sûr Karnak et Louxor sont les principaux temples consacrés à la gloire d’Amon. Entrepris au Moyen Empire, les pharaons qui se sont succédé sur le trône ont eu à cœur d’embellir ces immenses enceintes sacrées. Voir Karnak et Louxor
Les animaux sacrés d’Amon :
Le bélier sheft aux cornes enroulées pour son aspect fécond et reproducteur. On le retrouve dans la superbe allée de sphinx qui relie Karnak à Louxor.
L’oie smen, vraisemblablement parce que cet oiseau très prolifique apparut au commencement du monde et ainsi créateur du dieu.
Amonet
Epouse d’Amon, son pendant féminin, divinité primitive issue du Noun.
Texte de Teddy41