Un parchemin

C'est à croire que je suis inspiré ces temps-ci ^^

"Mon histoire n'est pas de celles que l'on aime entendre, elle n'est pas de celles qui deviendront une légende, ni même ne fait partie des épopées vouées à devenir une chanson. Mon histoire est sombre, maculée du sang des miens, souillée par les actes d'hommes fous, et marquée par ma honte de me tenir là aujourd'hui, sans avoir rien pu faire pour changer mon destin. Non, vous n'avez pas envie d'écouter ce que j'ai à vous dire, pourtant je vais m'efforcer de n'omettre aucun détail, afin que vous connaissiez la peur, pour que vous, barbares, voleurs, brigands et bandits, vous la ressentiez jusqu'au fond de votre être, pour qu'elle étreigne votre cœur, pour que le moindre mouvement brusque vous mette sur le qui-vive. Mais ne vous leurrez pas, si je dois un jour mettre un terme à votre existence, vous ne verrez pas de reflet d'acier, vous n'entendrez pas de bruits de pas. Vous ne sentirez que la chaleur de votre sang qui s'échappe de vous, vous ne verrez que vos doigts luttant désespérément pour le retenir, vous n'entendrez que vos gémissements de douleur. La peur est la clé, celle qui vous mènera à votre perte, car vous êtes d'ores et déjà sous son emprise, et même en le sachant, vous ne pouvez vous résoudre à jeter au loin ce modeste morceau de parchemin afin que le vent l'emporte, lui et ses menaces. Plongez avec moi dans les abîmes de ma mémoire, et laissez l'effroi faire son œuvre.

En un temps qui me semble désormais aussi lointain que celui qui vit la création de notre monde, je n'étais qu'un humble paysan, un humain ordinaire, peut-être même étais-je moins remarquable que la moyenne. Toujours est-il que je n'avais pas conscience de la précarité d'une existence sur la terre, je ne savais pas à quel point tout peut changer vite. Je me contentais de labourer mon carré de terre, cherchant à nourrir ma famille et à marchander le peu de vivres excédentaires qui me restaient. J'avais une épouse et des enfants, même si j'ai vécu trop longtemps pour me souvenir de leurs traits. Je vivais simplement et ne me préoccupait pas du lendemain, voyant les vieillards s'éteindre et les nourrissons pleurer, les hommes travailler et les femmes veiller sur leur marmaille. Une vie banale, mais qui me convenait. Je ne suis pas sûr d'avoir été particulièrement heureux ni vraiment malheureux à cette époque, toutes ces interrogations n'avaient pas lieu d'être : j'existais et j'allais mourir paisiblement, un jour ou une nuit, c'est là tout ce dont j'étais sûr.
J'avais tort. Ils sont arrivés par centaines me semble-t-il, armés d'épées et de gourdins, montant à cheval ou courant à pieds, poussant des hurlements tels des animaux qu'on égorge. C'étaient des hommes, quoiqu'ils ne doivent ce qualificatif qu'à leur apparence. La vérité est qu'ils étaient plus proches d'une bête : le dos voûté, les jambes arquées, les dents gâtées, et la raison pervertie. Ils ont tout saccagé, brûlé et pillé, ils ont tué tout le monde, chacun d'entre nous. Du moins l'ont-ils cru, car ils m'ont laissé pour mort, gisant parmi les cadavres de ceux qui avaient été ma famille et mes voisins.
Je ne sais quand j'ai repris conscience, le temps était devenu une notion inconstante et vicieuse. Un seigneur et son écuyer m'avaient recueilli alors qu'ils étaient en voyage, et je me suis réveillé dans la chambre d'un château, reposant sur un lit de belle facture recouvert de draps ouvragés. J'appris ensuite que deux seulement parmi les habitants du village avaient survécu à l'attaque des pillards, et que mon compagnon d'infortune s'en était allé vers un autre monde quelques jours plus tôt. Je n'avais dès lors plus nulle part ou aller, et j'ai erré pendant ce qui m'a semblé un siècle, en campant dans les bois, et en volant des denrées sur les marchés. J'acquis alors une certaine maîtrise dans l'art de subtiliser les bourses de quelque riche marchand et dans celui de me bagarrer avec ceux qui m'avaient vu commettre mon forfait. Je ne pense pas avoir fait montre de qualités de combattant exceptionnel pendant cette période, mais qu'importe, je subsistais et c'était bien là l'essentiel.
Il arriva pourtant un jour ou j'échouais, je ne sais si c'est par orgueil ou par mésestimation du danger, toujours est-il que je me retrouvais avec au moins une demi-douzaine de cavaliers à mes trousses, après avoir tenté vainement de délester leur chef d'une poignée d'écus. J'avais beaucoup couru et commençait à sentir les effets de la fatigue, j'ai donc pris appui contre le tronc d'un arbre qui avait l'avantage de me dissimuler à la vue de mes poursuivants. Las, ce subterfuge ne les aura pas abusés longtemps, et après qu'ils m'eurent roué de coups, ils m'abandonnèrent à mon sort en me jetant hors de la ville.
Mon état de faiblesse était tel que je ne pus marcher pendant une semaine, et quand je trouvais enfin la force de reprendre la route, c'était à pas précautionneux et lents. De ma démarche incertaine et douloureuse, j'arrivais cependant en bordure du désert de sable qui couvre une étendue non-négligeable d'Inutopia. Je pense aujourd'hui que je n'avais pas conscience de l'endroit où je me trouvais alors, ni du cruel manque d'hydratation dont je souffrais. Ce dernier eut, de manière fort prévisible, raison de moi, et le dernier souvenir que je crus emporter de cette terre était un paysage de sable, fait de cailloux et de dunes se dressant contre le vent.
Après que j'eus poussé mon dernier soupir, je me retrouvais dans une atmosphère noire et oppressante, une impression de panique gagnant inéluctablement mon cœur. J'eus alors le plus terrifiant des rendez-vous : un homme qui mesurait la taille de trois gaillards solidement bâtis et qui était pourvu d'une monstrueuse tête de chacal se porta à ma rencontre. De sa voix suave et grave, il me fit comprendre que ce que je redoutais s'était produit, mais qu'il était en mesure de m'offrir une échappatoire : lassé des inclinaisons auto-destructrices des hommes, il constituait à ce moment une armée qui aurait pour but de ramener une certaine forme d'harmonie, en prouvant au genre humain qu'il existait quelque chose qui leur était supérieur. Il affirmait ainsi les ramener à leur condition de mortels et mettre fin à la discorde qui régnait où qu'il portât le regard.
Voulant à tout prix que la sensation d'étouffement cesse, redoutant la sentence finale qui sanctionnerait mon existence, j'ai accepté de faire partie de son armée. La suite est demeurée un mystère pour moi, et l'est encore aujourd'hui, mais je sais que je suis revenu à moi, déshydraté et faible certes, mais vivant.
Peu à peu, la légende des invincibles armées du désert se répandit comme une trainée de poudre dans tout Inutopia, et je suis sûr que même aujourd'hui chacun sait qu'il ne s'agit pas que d'une légende...
Combattant aguerri, j'ai décimé au cours des siècles nombre de pillards et de barbares, et causé des trépas imprévus dans les rangs de la vermine de cette terre. Aussi prends garde, et souviens-toi que depuis que tes yeux se sont attardés sur ce morceau de parchemin, la peur à pris possession de toi et que, désormais, ta vie m'appartient. Marche prudemment, sois constamment aux aguets, sois armé jusqu'aux dents si tu le souhaites, mais autant te prévenir tout de suite : la mort ne prévient jamais..."

Tu es doué !

Merci ^^ Mais j'suis pas content de la fin...

j'applaudis des 2 mains voire meme des 2 pieds ^^

si c'est bien écrit whynot, soit pas si sévère^^

Bah euh... merci alors ^^ Et ara évite- moi le battage de pieds, ça sent suffisamment fort comme ça ^^

c'est pour odorifier encore un peu plus le tout ^^

mais c'est très bien sans l'odeur de jus de chaussette ! ^^ allez, ouste, tu pollues ^^

bon bon je note de ne plus jamais te rendre un service ^^

grâce t'en soit rendue ^^

c'était pourtant un plaisir non dissimulé ^^

ça je m'en étais rendu compte, c'est sans doute pour ça d'ailleurs que je t'ai demandé d'y mettre fin ^^ on sait comment ça finit quand tu prends plaisir à quelque chose ^^

ah bon ca finit comment ? ^^

tu fais chier le monde et tu finis aux urgences avec un arbre dans le cul^^ s'il dis ça c'est pour ton bien^^

la précision et le langage imagé de mon collègue attaquant me laisse rêveur ^^

bof, on y retrouve son tact et sa douceur habituel quoi ^^

je sais que c'est comme ça que vous m'adorez^^

n'exagérons rien, on t'apprécie, sans plus ^^

moi je te déteste c'est bien connu aussi ^^

vous êtes des ingrats^^

non je suis réaliste ^^

et moi objectif ^^

vous êtes objectivement et réellement des ingrats^^

quand il a une idée dans ce qui lui sert de tete lui... ^^

ben c'est ce qu'on appelle la capacité de concentration^^